Oui, je sais, il n’y a rien de meilleur qu’un bon chocolat chaud bien crémeux ou un plateau de fromages ou tout simplement un verre de lait frais! Quels sont les adolescents qui n’adorent pas boire au goulot un Yop framboise ou vanille et qui n’a pas un besoin vital de terminer son repas par son « petit yaourt allégé » qui n’apporte que 45 calories? En dehors des personnes qui détestent le goût du lait, nous sommes très nombreux à l’adorer car il fait partie de notre alimentation depuis notre petite enfance. C’est un peu notre madeleine de Proust!
Et pourtant, s’il on observe tous les animaux de notre planète, le seul qui continue à boire du lait après le sevrage est l’être humain! Nous sommes sûrement nostalgiques de l’époque ou nous têtions dans les bras de maman ou simplement victimes de notre créativité culinaire!
Malheureusement, le lait et ses dérivés, lorsqu’ils sont consommés au quotidien, ne sont pas nos amis! Bien sûr, certains rétorqueront que le lait est bourré de calcium.
C’est vrai. Mais alors, comment expliquer que les populations les plus consommatrices de lait (Etats Unis, Europe du Nord) sont aussi les plus touchées par les maladies osseuses (ostéoporose, fracture du col du fémur après 50 ans) et inversement, alors que les asiatiques qui n’en consomment pratiquement pas sont très peu atteints par ces pathologies?
Voilà quelques réponses :
1) On ne peut pas digérer totalement la protéine du lait :
Les aliments protéiques comme le lait ou la viande, le poisson, les oeufs, nous apportent des protéines qui sont des assemblages de molécules d’acides aminés. La digestion de ces protéines consistent à séparer chaque acide aminé afin qu’ils puissent pénétrer un par un dans nos cellules pour les nourrir. Pour cela, notre organisme fabrique des enzymes qui vont faire le travail.
La protéine du lait et de ses dérivés (yaourts, fromages, crème…) s’appelle la caséine.
A notre naissance et jusqu’à notre sevrage, nous disposons d’enzymes aptes à transformer cette caséine en acides aminés. Mais par la suite, ces enzymes disparaissent et sont progressivement remplacées par des enzymes carnées qui vont nous permettre de digérer les protéines de la viande ou du poisson. Ainsi, lorsque nous consommons beaucoup de produits laitiers, une partie de ces macromolécules d’acides aminés non désagrégés, passe dans le sang. Soit notre organisme les évacue par la peau, créant des dermatoses (eczéma, psoriasis), soit par les bronches (asthme), soit par les muqueuses (infections ORL), soit elles restent dans le corps, circulent dans le sang et peuvent faire des dégâts plus ou moins graves selon l’endroit où elles se posent (dans les articulations, ça donnera de l’arthrose aggravée mais si elles arrivent au cerveau, les conséquences peuvent être dramatiques).
2) Le problème du lactose :
Il y a dans le lait un sucre appelé lactose. Ce lactose est normalement digéré par une enzyme appelée lactase, qui lors de la digestion va le transformer en glucose et galactose.
Hors, nous sommes malheureusement peu nombreux à sécréter après la petite enfance cette enzyme. Si ce n’est pas votre cas, le lactose non digéré va passer tel quel dans le sang provoquant là aussi des allergies et peut sur le long terme être une des causes fondamentale de la cataracte.
3) Activation des oestrogènes :
De nombreuses études ont démontré qu’ une consommation régulière de produits laitiers activerait la fabrication d’oestrogènes chez la femme. Hors trop d’oestrogènes signifie risques de pathologies hormonales (kystes ovariens, fibromes, mastoses mammaires…).
4) Activation des ostéoclastes :
Il semblerait d’après certaines études, qu’il y aurait dans le lait un facteur activant les ostéoclastes, cellules du tissu osseux qui détruisent l’os, contrairement aux ostéoblastes qui le fabriquent.
Mon conseil perso :
Eviter les produits laitiers autant que possible et supprimer les totalement lorsque vous avez une maladie inflammatoire. Il est bien évident que si vous en consommez, choisissez du lait bio en boutique diététique, ça vous évitera d’avaler en même temps un paquet d’antibiotiques (les antibiotiques données aux vaches sont systématiquement mélangées à leur nourriture et passent par les mamelles pour finir dans votre bol du petit-déjeuner!).
Si vous adorez le fromage (c’est mon cas), remplacez de temps en temps votre apport de protéines d’un repas par une belle assiette de fromages, en favorisant les chèvres et les brebis.
Idem pour les yaourts, si vous ne pouvez pas vous en passer, essayez ceux au lait de brebis ou de chèvre, les effets seront moins nocifs.
Quant au beurre, il ne contient pas de caséine; vous pouvez donc en consommer sans aucun problème à condition bien sûr de le réserver aux tartines du petit-déjeuner (sans excès) et de le choisir bio évidemment!
Enfin, si vous craignez de manquer de calcium, vous en trouverez en quantité dans les amandes, les choux, les algues, les sardines et les légumes à feuilles vertes.