La digestion est une fonction organique dont on parle peu et dont les rouages sont mal connus. Il est très rare lorsque vous êtes atteint d’une maladie grâve, même si elle touche un organe du système digestif, que le médecin qui vous traite vous interroge sur vos habitudes alimentaires…
Lors de mes rencontres avec des personnes atteintes du cancer du côlon, du foie ou même du pancréas, j’ai pu constater que si certains avaient été (quelquefois) questionnés sur leur consommation d’alcool ou leur pratique sportive, aucun ne l’avait été sur son alimentation!
Pourtant, les effets dévastateurs d’une mauvaise digestion, s’ils sont chroniques, peuvent faire des dégâts terribles sur notre santé.
Pour le comprendre, rappelons qu’un aliment non digéré devient une proie pour les bactéries et entraîne des fermentations et des putréfactions avec une surproduction de toxines dans le côlon et même le grêle. Cet amas de toxines va altérer leur muqueuse et rendre celles-ci perméables, permettant ainsi à ces déchets de passer dans le sang.
Bien sûr le foie va faire de son mieux pour nous détoxiner, mais si la production toxinique est trop importante ou si le foie n’est pas en forme, il y aura intoxination de l’organisme et bien sûr maladie.
D’autre part, s’il y a maldigestion, tout notre vitalisme intrinsèque va se focaliser sur le système digestif, au détriment des autres grands systèmes : cérébral, loco-moteur et surtout immunitaire!
Alors, pour ceux qui veulent comprendre déjà comment se passe une digestion, voilà les grandes étapes :
PARCOURS DE L’ALIMENT ET DUREE DE LA DIGESTION STOMACALE
Les aliments vont être mastiqués dans la bouche, enrobés de salive, puis passer dans la gorge et l’oesophage par mouvements péristaltiques. Ce bol alimentaire arrive ensuite dans l’estomac où il va demeurer 4 à 6 heures pour un adulte et 3 à 5 heures pour un enfant (dans le cas d’un repas normal, je ne parle pas ici de diner de nouvel an!). Transformé à l’état de bouillie (nommée chyme), il atteint le duodénum (première partie du grêle) dans lequel les enzymes pancréatiques et entériques ainsi que la bile secrétée par le foie vont le transformer en nutriments. Ceux-ci pourront pénétrer dans le sang par les villosités de la muqueuse intestinale et nourrir les cellules. Les déchets (aliments non digérés) continuent vers le côlon et transformés en selles, s’accumulent dans le rectum (dernière partie du côlon). C’est le cerveau qui commandera l’évacuation des ces matières fécales par l’anus.
DIGESTION DES glucides – 1ère heure de la digestion – PH de l’estomac plutôt alcalin = 6 à 7
Appelés aussi farineux ou hydrates de carbone ou amylacés ou encore sucres “lents”, ils sont présents dans les céréales (pâtes, quinoa, riz, pain, boulgour…), dans les légumineuses (lentilles, haricots…) et dans les tubercules (pommes de terre, patates douces…).Un glucide est un assemblage (ou macromolécule) de molécules de glucose : l’action de certains enzymes va disloquer cette macromolécule pour en extraire un par un chaque molécule de glucose afin qu’elle pénètre dans la cellule et la nourrisse.
A SAVOIR : La digestion de ces glucides démarre dans la bouche avec l’action d’une enzyme salivaire, la ptyaline, d’où l’importance de bien saliver ces aliments.
DIGESTION DES protéines – Digérées en fin de digestion – PH de l’estomac très acide = 1,5 à 2
Broyage dans la bouche de façon en transformer l’aliment en plus petits morceaux.
Arrivés dans l’estomac, les aliments protéiques vont subir l’action des sucs gastriques sécrétés par cet organe grâce à un PH très acide : la pepsine (enzyme) et l’acide chlorhydrique. Il faut compter un temps de digestion stomacale plus long que pour les aliments glucidiques décrits précédemment. Puis tout cela passe dans le duodénum où les enzymes pancréatiques et entériques les transforment en acides aminés qui nourriront les cellules.
A SAVOIR : une toute petite partie des aliments protéiques d’origine animale échappe à ce parcours; c’est le collagène ou tissu conjonctif de la viande (environ 15 grammes par jour) qui lui atteint le côlon et y sera transformé en acides aminés par une espèce particulière de bactéries.
DIGESTION DES lipides
Très faible digestion au niveau de l’estomac, en revanche lors du passage du bol alimentaire dans le duodénum, le foie sécrète la bile qui va émulsionner ces graisses et les transformer en très fines particules sur lesquelles des enzymes pancréatiques et entériques vont agir, les transformant en acides gras et Glycérol.
DIGESTION DU sucre OU saccharose – PH de l’estomac très acide = 1,5 à 2
Nommés également sucres « rapides”, ce sucre qu’on retrouve dans les pâtisseries ou bonbons ou autres douceurs n’est consommé de façon massive que depuis deux siècles. Notre organisme n’en a absolument pas besoin pour vivre mais il est incontestablement un paramètre important des plaisirs culinaires comme la pâtisserie, à condition bien sûr qu’elle ne soit pas industrielle.
Le sucre ou saccharose est également transformé en glucose lors de sa digestion mais celle-ci est très différente de la digestion des glucides/farineux vus plus haut. Le saccharose ne subit pas l’action d’enzymes pour être digéré, il a juste besoin d’un PH très acide pour être hydrolysé en glucose et fructose. Il est essentiel de le consommer en dessert où il sera mélangé au bol alimentaire et sera transformé en glucose au moment de la digestion des protéines puisque le PH stomacal sera alors très acide. Ainsi, il passera dans le sang très lentement sans risquer d’hyperglycémie (pic d’insuline dans le sang).
A savoir : Minéraux, vitamines et oligo-éléments ne subissent pas de digestion.